De temps à autre, une œuvre spectaculaire se dévoile, et cette fois-ci, c’est une nouvelle publication mettant en scène l’un des plus grands personnages de la littérature qui éblouit.
Michael Moorcock, créateur légendaire d’Elric, a souvent vu son personnage adapté en bande dessinée et évoqué dans ses propres romans. Cependant, Le Trône de Rubis se démarque enfin en parvenant à restituer pleinement la majesté, le charme et l’horreur de l’univers de Melniboné.
“Dans les ténèbres de Melniboné, la magnificence et l’horreur dansent un étrange ballet, capturées avec une précision fascinante par les maîtres créateurs de cette épopée graphique”
Sommaire : 1. Elric : La Perfection Graphique Saluée par Michael Moorcock Lui-Même 2. Julien Blondel et l’Émergence Époustouflante d’Elric : Le Trône de Rubis 3. Les Artistes de l’Ombre et de la Lumière : Le Triomphe Visuel de Melniboné dans Le Trône de Rubis 4. Le Trône de Rubis : Une Adaptation Exceptionnelle qui Honore la Source Originale 5. Notre Avis Final sur le Tome 1 « Elric : Le Trône de Rubis »
Sans diminuer la valeur du travail précédent, qui comportait bien des mérites, cette adaptation particulière s’impose nettement comme la meilleure jamais réalisée. Recevoir des félicitations de Moorcock en personne constitue la plus prestigieuse des distinctions, amplement méritée. Même l’auteur lui-même, Michael Moorcock, dans son introduction, exprime sa préférence pour cette version parmi toutes les autres. Ce livre fascine à bien des égards, mêlant terreur, grandeur et décadence. Une fois que l’on plonge dans la lecture de cette BD, il devient pratiquement impossible de s’en détacher, tant il nous entraîne au cœur des intrigues de la cour et de l’univers d’Elric.
L’écrivain Julien Blondel se démarque parmi les artisans de cette œuvre, ayant vraisemblablement plongé maintes fois dans les romans originaux pour capturer l’essence et l’atmosphère nécessaires à la pleine incarnation d’Elric. Dans « Le Trône de Rubis », Elric prend véritablement vie de manière saisissante, correspondant à l’image que les lecteurs s’étaient forgée de lui, presque de manière irréelle. La fidélité à la source originale va au-delà, s’apparentant à une parfaite symbiose, un exploit réussi par Blondel. Le scénario, solide et subtil, rend habilement compte de toute la complexité de notre héros chaotique. Au début, Elric peut sembler légèrement excentrique tout en conservant une présence marquée, mais à la conclusion de l’histoire, il s’impose indéniablement en tant que roi, notamment lorsqu’il renaît miraculeusement de la mort pour affirmer son autorité sur son traître de cousin, Yyrkoon.
Melniboné, terre à la fois féroce et ténébreuse, est le théâtre de méfaits maléfiques et de divinités encore plus redoutables, à l’instar d’Arioch, le Maître des Ombres. Leur travail dégage une grandeur indiscutable, même lorsque le récit explore les coins les plus sombres et dépeint les actes les plus horribles. Chaque page est un ravissement pour les yeux, incitant à scruter chaque ligne et à s’attarder sur les moindres détails en arrière-plan, qu’il s’agisse des parois d’une grotte ou des scènes obscènes se déroulant autour de nos personnages, au sein du palais. Les couleurs de Bastide s’adaptent parfaitement à ce récit envoûtant, alternant entre des tons sombres et une luminosité éclatante lorsque la situation l’exige, comme en témoigne la dernière page marquante avec l’arrivée d’Arioch. Cette réalité prend une forme saisissante grâce au talent de trois artistes : Robin Recht et Didier Poli aux crayons, et Jean Bastide à la palette des couleurs. Dès la première page de l’ouvrage, avec une vue impressionnante de l’entrée majestueuse de l’Île du Dragon, Recht et Poli confèrent à Melniboné et à ses habitants une magnificence et une horreur inégalées jusqu’alors dans les précédentes bandes dessinées consacrées au personnage. Si une équipe devait être désignée pour illustrer les aventures d’Elric, nul doute que ces trois artistes seraient les plus aptes à accomplir cette tâche avec brio.
Ce qui en fait une BD de dark fantasy exceptionnelle, c’est le profond respect dont les créateurs témoignent envers la matière originale. Cette vénération est palpable à chaque page, plaçant cette adaptation sans conteste parmi les meilleures jamais réalisées en bande dessinée. L’horreur de Melniboné est désormais plus présente que jamais, et enfin, donner une forme visuelle à la hauteur de la vision de Moorcock est un pur délice. Cependant, il est regrettable que cette adaptation ne constitue que la première partie de l’histoire, avec trois autres à venir. Bien que nous ayons hâte de voir l’équipe créative poursuivre son travail, l’attente des prochains ouvrages s’annonce sans aucun doute difficile. Néanmoins, il est indiscutable que cela en vaudra grandement la peine.
« Elric : Le Trône de Rubis » est une œuvre qui mérite pleinement les éloges qu’elle a reçus. Cette bande dessinée se distingue par le profond respect avec lequel les créateurs abordent la source originale, et cela se ressent à chaque page. L’horreur et la magnificence de Melniboné sont rendues de manière exceptionnelle grâce au talent de l’équipe artistique, composée de Robin Recht, Didier Poli et Jean Bastide. Le résultat est une adaptation qui figure parmi les meilleures jamais réalisées en bande dessinée.
La représentation visuelle de l’univers d’Elric, fidèle à la vision de Moorcock, est un véritable régal pour les lecteurs. Les détails minutieux, que ce soit dans les décors ou les personnages, sont saisissants. Chaque page offre une immersion totale dans cet univers sombre et majestueux.