Lors de sa sortie initiale en 2019, Blasphemous s’est distingué parmi la multitude de jeux indépendants metroidvania grâce à son style visuel pixelisé accrocheur et dérangeant. Aucun autre jeu n’avait osé fusionner de manière aussi inquiétante l’iconographie catholique romaine et la culture historique espagnole.
Sous cette esthétique tourmentée et ensanglantée se cachait cependant une interprétation convaincante des principes de conception de FromSoftware, transposée dans un plan en deux dimensions. Blasphemous 2 a judicieusement choisi d’affiner ces idées et mécanismes tout en préservant ce qui avait rendu le premier jeu si mémorable.
“Les péchés de l’homme ne sont rien de plus que des mirages dans un désert stérile, des ombres sur un mur de mensonges.”
Blasphemous
Sommaire : 1. Présentation 2. Nouvelles mécaniques de gameplay 3. Défis et Graphisme 4. Les boss dans Blasphemous 2 (no spoil) 5. Notre critique globale du jeu
Se déroulant quelque temps après le DLC « Worlds of Eventide » du jeu précédent, Blasphemous 2 vous replonge dans la peau de THE Penitent, l’élu, un chevalier silencieux condamné à expier ses péchés en s’engageant dans un cycle apparemment infini de combats, de morts et de répétitions. Cette fois, vous évoluez dans un monde encore plus vaste et varié, avec de nouveaux biomes à explorer, des boss imposants à vaincre et, surtout, de puissantes armes à maîtriser.
Alors qu’auparavant, le pénitent se contentait de repousser et de trancher ses ennemis à l’aide de son épée longue appelée « Mea Culpa », améliorable via son propre arbre de compétences, le développeur The Game Kitchen a choisi d’enrichir les possibilités de combat en introduisant trois nouvelles armes.
Ces trois armes présentent chacune leurs avantages en fonction du type d’ennemi auquel vous faites face. À plusieurs reprises, au cours de ma partie de Blasphemous 2, j’ai été reconnaissant de pouvoir passer rapidement d’une arme à l’autre, ce qui permet une grande liberté d’expérimentation, une dimension qui, avec le recul, faisait cruellement défaut dans le premier jeu. De plus, votre arsenal de pouvoirs magiques basés sur la prière est de retour, offrant diverses options pour aborder les combats, bien que la plupart de ces attaques à distance soient également inédites.
En tant que jeu de type metroidvania, deux des armes de Blasphemous 2 ne vous sont pas immédiatement fournies et doivent être découvertes au fur et à mesure de votre progression dans votre quête, selon l’ordre qui vous convient. Outre leur utilité en combat, les armes Veredicto, Sarmiento et Centella facilitent également l’exploration en introduisant de nouvelles méthodes de traversée et d’ouverture de passage que vous pouvez forcer seulement avec un type d’arme. Par exemple, en utilisant le balancement de Veredicto pour faire sonner une cloche, vous pouvez ouvrir une nouvelle porte ou révéler des plates-formes cachées.
Comme souvent avec les cartes de labyrinthes à cette échelle, il y a eu plusieurs moments où je me suis interrogé sur la marche à suivre ou sur la manière de trouver le chemin vers le prochain objectif. Il est vrai que cela peut être frustrant lorsque ça se produit souvent, mais dans la plupart des cas, Blasphemous 2 propose divers indices pour rappeler que vous ne pouvez pas toujours vous aventurer dans certaines zones dès leur rencontre. L’exploration devient plus aisée une fois que vous avez obtenu les trois armes, mais même à ce stade, le jeu regorge de secrets et de zones facultatives à découvrir. La plupart de ces découvertes offrent des récompenses sous forme de chapelets qui améliorent la défense, de nouvelles prières et des améliorations de santé.
L’intrigue reste principalement en arrière-plan, mais elle est bel et bien présente, bien que souvent de manière volontairement obscure, comme le font les jeux de type Soulslike. Certains peuvent apprécier cette approche, mais pour ma part, j’ai été davantage intrigué par les éléments narratifs plus accessibles qui gravitent autour de la quête centrale du Pénitent, plutôt que par les aspects chargés de symbolisme qui deviennent de plus en plus obscurs.
Les nouvelles cinématiques 2D dessinées à la main se révèlent beaucoup plus captivantes, parvenant à traduire avec brio l’ampleur des biomes traversés. Au début, le passage entre l’animation de dessin animé traditionnelle et les visuels pixelisés peut dérouter, mais cela se produit suffisamment rarement pour que j’apprécie ce changement lors des moments clés de l’histoire, renforçant l’aspect cinématographique du jeu.
En ce qui concerne le pixel art, The Game Kitchen a réussi à rendre Blasphemous 2 encore plus époustouflant que le premier opus, avec des arrière-plans incroyablement détaillés qui attirent l’attention (parfois un peu trop) et des animations d’une fluidité remarquable, surpassant nombre d’autres réalisations dans ce style que j’ai pu voir.
Les animations lisibles revêtent une importance cruciale dans un jeu de type Soulslike, surtout lorsque les boss sont aussi redoutables que ceux que l’on trouve dans Blasphemous 2. En effet, la liste impressionnante de redoutables adversaires constitue le véritable test de votre courage parmi les différents défis de plateforme. Ces boss occupent souvent la totalité de l’écran avec des attaques capables de secouer le sol, de faire grimper des lames mortelles sur les murs, et bien plus encore. Chacun de ces affrontements vous pousse à décrypter rapidement les schémas d’attaque, à esquiver des manœuvres dévastatrices qui réduisent fréquemment Le Pénitent à la taille d’une fourmi. J’ai été constamment impressionné par la grandeur et l’ingéniosité de ces rencontres, sachant toujours que chaque échec (inevitablement) me donnait l’occasion de rechercher une meilleure opportunité d’attaque la prochaine fois.
Blasphemous 2 parvient aisément à surpasser le jeu original de 2019 en proposant un monde bien plus énigmatique à explorer, de nouvelles armes qui ajoutent une profondeur de combat supplémentaire, ainsi que des visuels pixelisés somptueux qui m’ont totalement immergé dans l’aventure du protagoniste, de bout en bout. Il ne s’agit pas d’une révolution totale du genre metroidvania en 2D de type Soulslike, mais plutôt d’un ajustement raffiné de l’approche déjà bien établie de The Game Kitchen.
Cette suite est tout sauf un péché.